Et l'intendance suivra ?
22 juillet 2025
« Et l’intendance suivra ?” Épisode 2 : Industrie de process, au cœur de la performance

Industrie de process : machines, process, hommes, un équilibre stratégique à reconstruire
Par Thomas Bataille, Directeur de Projets chez OPEO
Dans le cadre de notre série "Et l’intendance suivra ?", nous donnons la parole à celles et ceux qui vivent les défis industriels au plus près du terrain. Dans cet épisode, Thomas Bataille nous partage son éclairage sur l’industrie de process, un secteur stratégique souvent invisible mais absolument vital.
L’industrie de process : le premier maillon de la chaîne industrielle
L’industrie de process, c’est le socle de toute production industrielle. En transformant les matières premières : acier, aluminium, produits chimiques, ingrédients agroalimentaires, elle alimente tous les autres secteurs : automobile, manufacturier, pharmaceutique, cosmétique...
À l’heure où la réindustrialisation est redevenue une ambition nationale, la performance de cette industrie conditionne celle de tous les autres secteurs. D'où l’importance de repenser les leviers de performance à son échelle.
Un triptyque indissociable : machines, hommes, process
La performance industrielle repose, selon Thomas Bataille, sur trois piliers fondamentaux :
- Les machines : de plus en plus complexes, capitalistiques, et exigeantes à piloter.
- Les hommes et les femmes : techniciens, opérateurs, managers de proximité, dont la compétence et la réactivité sont décisives.
- Les process : c’est-à-dire les règles, les séquences, les standards qui organisent l’interaction homme-machine.
C’est dans l’articulation intelligente et maîtrisée de ces trois leviers que se joue la performance réelle — pas dans la seule technique, ni dans la seule organisation.
Quand le process tue le process
Dans de nombreuses usines de process, la rigidité des systèmes a fini par nuire à leur agilité. Des procédures trop descendantes, conçues loin du terrain, ont parfois transformé des outils d’amélioration en carcans contre-productifs.
L’exemple du Lean Management est révélateur : en France, son déploiement a souvent été plus vertical qu’itératif, avec peu d’allers-retours entre les concepteurs de standards et les exécutants. Résultat : moins de performance, plus de crispation, et une perte d’engagement opérationnel.
Digitalisation : un levier à manier avec discernement
Oui, la digitalisation est un accélérateur de performance, surtout dans des environnements complexes à forte variabilité. Elle permet de traiter des volumes de données ingérables manuellement, d’anticiper les dérives et de fiabiliser la prise de décision.
Mais encore faut-il garder le bon sens de l’interface homme-machine : le digital ne doit pas déposséder l’opérateur de son sens critique, mais au contraire l’augmenter. Ce n’est pas à l’homme de répondre à la machine, c’est à la machine de servir la décision humaine.
Un enjeu d’équilibre, pas de recette miracle
Il ne suffit pas d’investir dans les équipements, ni de standardiser à tout prix, ni de multiplier les dashboards. L’industrie de process impose de retravailler l’équilibre entre les systèmes, les pratiques et les personnes.
Chez OPEO, nous sommes convaincus que la performance industrielle durable passe par une transformation opérationnelle incarnée : proche du terrain, enracinée dans les pratiques réelles, et construite avec les équipes.
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